Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mercredi 20 novembre 2013

Les Français attendent beaucoup de leurs 36 769 maires

Les Français attendent toujours beaucoup de leurs 36769 maires, et « les attentes sont plus importantes que les satisfactions », a affirmé hier Denis Muzet, fondateur de l’institut Médiascopie, lors de la présentation de son étude sur « les mots des maires », à l’occasion du très attendu débat d’ouverture du 96e Congrès des maires de France, intitulé : « 36769 maires : chance ou faiblesse pour la République ? » 
Le sociologue a présenté hier dans son étude l’image que les Français dessinent du maire à travers les mots choisis pour le qualifier ainsi que son action. « La grande majorité des mots sont positifs mais les attentes sont plus importantes que les satisfactions », a indiqué Denis Muzet.
Ce n’est pas la personne qui est en cause, mais ses moyens, qui paraissent insuffisants dans certains domaines (sécurité, action sociale, logement…). Contre la désertification médicale, des services publics ou des petits commerces, les habitants attendent de leur maire qu’il préserve leur image idéale du « village », son patrimoine culturel, son cadre de vie, son environnement.
C’est pourquoi Denis Muzet a mis en garde contre une vision strictement comptable du fonctionnement des territoires qui conduirait à supprimer tel ou tel échelon, suggérant plutôt « d’articuler les échelons, le lien social et la rationalité économique ».
Pour Agnès Verdier-Molinié, directrice de l’IFRAP (Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques), au contraire, « la répartition des missions et des compétences par échelon est un problème majeur ». Dans le « millefeuille »  territorial, tout le monde fait un peu tout, ce qui rend les responsabilités illisibles et gaspille l’argent public. « La France doit réduire le nombre de ses communes, a insisté la directrice de l’IFRAP, regrouper celles de moins de 5 000 habitants sur la base du volontariat ».
Daniel Senesael, bourgmestre d’Estaimpuis, est venu parler de l’expérience de la Belgique, où le nombre de communes a été réduit brutalement de 2 400 à 589 en 1976. Plus de 35 ans plus tard, le bourgmestre juge « la fusion très positive pour les services à la population », les édiles restant proches de la population.
Le président de PlaNet Finance, Jacques Attali, a pour sa part sonné le tocsin : l’heure est aux restrictions, et il faudra réaliser « 15 milliards d’euros d’économie en 2014, et 25 milliards en 2015 », faute de quoi « le financement du logement social, la dotation aux collectivités et les dépenses de fonctionnement des administrations seront coupés brutalement ». Il a par ailleurs affirmé que « les maires sont des acteurs essentiels de la démocratie »  et « œuvrent pour la structuration à long terme du pays ».

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